Le 8 juin 1903, messieurs Charles M. et Eugène J., comptables pour le même employeur, ont décidé de régler un différend par un affrontement en duel.
Les deux belligérants se sont rencontrés dans un champ à quelques kilomètres de Fontainebleau. Le choix des armes s’est tout d’abord porté sur la Barbichette.
Malheureusement, les deux hommes étant totalement dépourvus d’humour, le combat singulier fut suspendu au bout de huit heures d’immobilité, lorsque l’un des témoins finit par s’endormir. La seconde confrontation se fit à coups de pince-mi pince-moi. Cette fois ce fut l’arbitre qui mit fin à cette rencontre, au motif que :
Ceci est parfaitement ridicule, et j’ai bien mieux à faire.
Les deux hommes se quittèrent sans avoir lavé leur honneur, furieux et frustrés. Le juge préféra ne pas rédiger de procès-verbal et remboursa le montant de sa charge, en faisant promettre aux duellistes de ne plus jamais faire appel à ses services.
Le 8 juin 1956, Pierre M. et Jean-Paul J. fils respectifs de Charles M. et Eugène J., se disputent la dernière chicorée devant un étalage de fruits et légumes des halles de Tours. Après 72 matchs nuls au jeu de pierre-papier-ciseau, le vendeur excédé appela les gendarmes pour faire partir, je cite :
Ces deux abrutis qui faisaient fuir les clients.
Le 21 décembre 2019, Kevin M., descendant de Charles M. croisa Jean-Eude J., descendant de Eugène J. dans une rame du métro de la ligne 7. Comme les deux portaient le même t-shirt à l’effigie des Ramones, ils se firent un discret signe de tête, avant de replonger dans leur partie respective de Candy Crush.
L’univers considéra alors que l’affaire était close.
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