Lucius S., physicien et auteur de science-fiction australien, avait un emploi du temps professionnel tellement chargé, qu’il préférait acheter ses propres livres après leur sortie pour ne pas avoir à les écrire. Il lui suffisait alors de les scanner page par page, de les passer par un logiciel de reconnaissance de caractères et d’envoyer le manuscrit ainsi obtenu à son éditeur.
Cette technique lui permettait de publier plusieurs romans par an, tout en assurant ses cours, les corrections de copie, la supervision de plusieurs thèses, le suivi de plusieurs études scientifiques, tout cela en parallèle aux séances de dédicaces, aux tables rondes et aux conférences inhérentes au métier d’écrivain.
Le stratagème fonctionna à la perfection, jusqu’au jour où il tenta de répondre honnêtement à une fan qui lui demandait où il avait trouvé le nom d’un de ses personnages. Confronté à un paradoxe temporel insoluble, le cerveau de Lucius S. choisit de se réfugier dans le coma, où il se trouve toujours aujourd’hui.
Malgré de longues recherches et l’assistance de son épouse, la méthode de voyage dans le temps de l’auteur nous reste totalement inconnue. On ne put également pas utiliser le matériau source pour y trouver un quelconque indice. L’auteur ayant provoqué un conflit dans les drivers temporels, son œuvre littéraire fut intégralement effacée par le service Intervention, redressement et décoration temporelle du BIO, afin de maintenir stable l’équilibre de notre réalité.
Quant à savoir si Lucius S. est coupable de plagiat ou non, la question reste en discussion dans nos bureaux juridiques.
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