Les scientifiques prétendent que le continent de Mu n’a jamais existé. C’est vrai. Cette histoire de continent englouti est une élucubration de Charles Etienne Brasseur de Bourbourg et Auguste Leplongeon, respectivement archéologue et photographe de la fin du XIXe siècle, surtout connu pour leurs plaisanteries dignes d’étudiants de première année et pour leur sens de la gaudriole.
Leurs travaux furent repris dans les années 20 par James Churchward, qui y vit (je cite) :
Un bon moyen pour palper facile et serrer des meufs.
Pourtant, cela ne signifie pas que le peuple de Mu n’est qu’une légende. Il apparut bel et bien en Amérique du Sud il y a 6000 ans, avant de disparaître soudainement cinq siècles plus tard, en plein apogée. Ce qui conduisit nombre de chercheurs à la confondre avec le mythe de l’Atlantide.
En fait, son effondrement brutal est imputable à l’engouement soudain que les Musiens accordèrent à un couvre-chef insolite, composé d’un bonnet de laine épais et coloré, orné de rabats couvrant les oreilles. Cet artefact nous est parvenu sous le nom de “Bonnet péruvien”. À l’époque de la brillante civilisation Mu, les prêtres étaient très à cheval sur le règlement, comme leurs cousins aztèques. Et, comme l’adage moderne stipulant que “le ridicule ne tue pas” n’avait pas été ratifié par le parlement, il s’en suivit un véritable massacre.
Devant cet holocauste, les survivants validèrent en catastrophe le fameux proverbe, mais trop tard. Leur civilisation avait déjà disparu. De nos jours, les couturiers, les artistes contemporains et les participants de la technoparade ou des jeux intervilles peuvent remercier le peuple de Mu pour son sacrifice.
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